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Moto, bruit et civisme : rouler avec respect

par JournalDeLachute
Chronique d’opinion | Moto, bruit et civisme : rouler avec respect

Par Christian « Le prof » — Retraité de l’enseignement, motocycliste depuis 50 ans

LACHUTE | Les journées chaudes sont enfin de retour, et avec elles, le vrombissement des motos qui sillonnent les magnifiques routes des Laurentides. Pour beaucoup d’entre nous, passionnés de longue date ou nouveaux adeptes, la moto est bien plus qu’un simple moyen de transport : c’est un mode de vie, un sentiment de liberté. Et Lachute, il faut le dire, est une halte privilégiée pour les motards en quête de paysages, de bonne bouffe en terrasse et d’un esprit de camaraderie.

Mais voilà, cette passion a ses limites — et ce sont souvent nos concitoyens qui nous les rappellent.

Sonomètres et sensibilisation
Depuis peu, la Sûreté du Québec s’est dotée de sonomètres pour mesurer le niveau sonore des motos. Si le pot d’échappement dépasse les limites permises par le Code de la sécurité routière, les policiers peuvent intervenir. On parle ici d’une procédure claire : la moto est immobilisée, un gabarit est installé, le conducteur doit faire tourner le moteur à un régime spécifique, et hop — la lecture se fait. Refuser de s’y soumettre peut coûter de 300 $ à 600 $.

En ville, un sonomètre fixe a aussi été installé à titre préventif. Il affiche un voyant lumineux quand une moto trop bruyante passe à proximité. Certains motards s’en amusent, y donnant des coups d’accélérateur pour « tester » leur engin. Mais selon une résidente du secteur, ce ne sont pas les lumières qui font la différence, mais bien les panneaux « RESPECT » visibles à l’entrée de la ville. Un mot simple, mais qui résume bien le fond du problème.

La moto, entre passion et nuisance
Je suis moi-même un vieux motard, retraité du monde de l’enseignement, et je comprends le plaisir de rouler, d’entendre le moteur chanter et de se retrouver entre amis. J’ai connu l’époque des BSA, des Triumph et de leurs conducteurs à l’image rebelle. Aujourd’hui, les temps ont changé : on croise des motards de tous âges, parfois stationnés non pas dans un garage, mais dans une cour de Tim Hortons. Même mon oncle et ma tante ont adopté cette passion !

Mais l’enthousiasme de l’un ne doit pas devenir la nuisance de l’autre. Dans les centres-villes, les bâtiments amplifient les sons. Ce qui est une « pétarade de bonheur » pour le conducteur devient une agression sonore pour les gens assis en terrasse. Et quand certains se mettent à tordre la poignée dans une parade de 30 km/h, on se demande si leur moto a un problème de carburateur… ou s’ils cherchent simplement à faire du bruit pour se faire remarquer.

Civisme et avenir du motocyclisme
Je l’ai appris à mes dépens : à force de payer des contraventions, on finit par s’assagir. Et je dis ça sans rancune. À un moment donné, on comprend qu’on peut continuer à aimer la moto… sans déranger tout le monde.

Est-ce qu’on veut vraiment suivre l’exemple de Saint-Sauveur, où les motos sont interdites sur certaines rues ? Ce serait triste. Lachute est un arrêt merveilleux, et il ne tient qu’à nous de préserver cette accessibilité. Entre la hausse des frais d’assurance et d’immatriculation, on dirait que le gouvernement cherche à nous tasser. Ne lui donnons pas d’excuses.

Comme je le disais à mes élèves durant mes 38 années d’enseignement :
« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. »
Et comme dirait ma femme :

« Ça, c’est un commentaire d’un vieux Christ. »

Motards ou non, on partage tous la même route. Faisons-le avec respect.
Christian – LE PROF

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