La cloche sonnera autrement dans les écoles du Québec dès la rentrée 2025 : finis les textos entre deux cours, les écouteurs dissimulés dans les manches et les vidéos TikTok à la récréation. Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, annoncera cet après-midi l’interdiction complète des téléphones cellulaires et autres appareils mobiles sur tout le territoire scolaire, du premier au dernier tintement de cloche.
Une mesure attendue, d’abord rapportée par Radio-Canada et confirmée par Le Journal de Lachute, qui s’inscrit dans une série de réformes visant à renforcer le civisme et le respect en milieu scolaire.
Tolérance zéro, des corridors aux terrains de jeu
À compter de septembre prochain, élèves du primaire et du secondaire – qu’ils fréquentent le public ou le privé – devront ranger téléphones, écouteurs et autres gadgets connectés pendant toute la journée scolaire. Cette interdiction, déjà en vigueur en classe depuis janvier 2024, sera élargie aux corridors, cafétérias, toilettes et même aux cours d’école.
« On ne veut pas seulement réduire les distractions, on veut redonner à l’école sa mission première : apprendre, réfléchir, interagir en personne », aurait confié une source gouvernementale proche du dossier.
Réponse à la Commission spéciale sur les écrans
Cette décision fait écho à la toute première recommandation de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur les jeunes. Celle-ci réclamait un bannissement total des appareils jusqu’à la fin des cours, y compris sur les terrains des établissements.
Le ministre Drainville s’était montré « très ouvert » à cette idée lors de son dévoilement la semaine dernière. Il semble que la réflexion se soit rapidement transformée en action.
Des écoles déjà en avance
Certaines écoles n’ont pas attendu la directive ministérielle. Depuis septembre dernier, dans plusieurs établissements, les élèves doivent placer leurs téléphones dans une pochette verrouillée pour toute la journée. Ailleurs, des politiques similaires limitent fortement l’usage des cellulaires, avec des résultats jugés positifs par les directions.
Un consensus politique (presque) total
L’interdiction trouve écho à l’Assemblée nationale, où les partis appuient largement la mesure. Québec solidaire plaide néanmoins pour une application plus graduelle. La Fédération des comités de parents du Québec, de son côté, aurait préféré une approche au cas par cas, mais s’est ralliée à l’idée pour éviter des conflits de mise en œuvre.
Au-delà des écrans : retour au civisme
Cette annonce s’inscrit dans une volonté plus large du gouvernement de ramener de l’ordre et du respect à l’école. Le ministre Drainville dévoilera également aujourd’hui d’autres mesures, inspirées des revendications des jeunes caquistes : retour du vouvoiement, port de l’uniforme, et une plus grande discipline en classe.
La réforme vise donc autant les comportements que les habitudes numériques. Reste à voir comment les élèves, déjà très attachés à leurs téléphones, réagiront à cette nouvelle ère de l’école… sans écran.