Accueil Actualités localesChemin des Outaouais : une route minée par la négligence

Chemin des Outaouais : une route minée par la négligence

par JournalDeLachute
Chronique d’opinion citoyenne sur la sécurité routière à Brownsburg-Chatham

BROWNSBURG-CHATHAM, 11 mai 2025 – À la demande d’un résident du secteur, Le Journal de Lachute s’est rendu sur le chemin des Outaouais, entre l’intersection de la place Bellevue et le terrain de camping municipal de Brownsburg-Chatham, afin de constater l’état de la chaussée. Ce que nous avons observé confirme les inquiétudes des citoyens : nids-de-poule profonds, asphalte craqué, réparations temporaires inefficaces — rendant la circulation dangereuse, particulièrement pour les motocyclistes.

C’est en compagnie de M. Hudon, résident du secteur, que nous avons parcouru ce tronçon qu’il décrit comme un « véritable champ de mines ». « Chaque année, on colmate à la va-vite avec du bitume à froid. On roule dessus pour le compacter, et l’année suivante, tout est à refaire », déplore-t-il.

Un adolescent frappe un nid-de-poule

Jeudi dernier, un jeune de 15 ans circulant en cyclomoteur a été victime de l’état de la route. Sa roue avant s’est enfoncée dans un trou si profond qu’il a brièvement perdu le contrôle. Bilan : égratignures, pantalon déchiré et, surtout, une immense frayeur. Par chance, les dommages ont été uniquement matériels.
Pour plusieurs citoyens, la prochaine fois pourrait être dramatique.
« Sur une Harley, tu voles direct »

Ce jour-là, quatre motocyclistes membres d’une association fédérée faisaient une pause non loin du secteur. Leur constat est sans appel. Luc Joly, l’un des membres, nous confie :

« Nous, on roule en motos tout-terrain, alors on encaisse un peu mieux… mais imagine une Harley ou une moto avec un empattement plus bas. Tu frappes un de ces trous, et c’est sûr que tu voles. Le conducteur est éjecté, c’est automatique. »

Il ajoute :

« Il va falloir un mort de plus pour que ça bouge. Et de nuit, sans éclairage suffisant, ça devient un piège. »

Il s’interroge aussi sur les pratiques des forces de l’ordre :

« Les policiers font des contrôles mécaniques pour vérifier si nos motos sont sécuritaires. Mais est-ce qu’ils signalent eux-mêmes l’état lamentable de nos routes à leurs supérieurs? Ou est-ce qu’ils deviennent complices d’une négligence qu’on ne veut pas nommer? »

Voitures de luxe et jantes éclatées
Même constat du côté des automobilistes. Un résident du secteur, propriétaire d’une Corvette flambant neuve, dénonce la situation :

« J’habite ici. Je dois constamment slalomer entre les trous. Je serre mon volant, j’espère ne pas frapper, mais c’est inévitable. »

Il affirme que l’an dernier, un motocycliste aurait perdu la vie dans ce secteur, en tentant justement d’éviter une cavité dans la chaussée. « Et malgré ça, on continue de jeter nos taxes dans des réparations temporaires inefficaces. »
Peindre la route… pour éviter un drame

À la hauteur du 1025 chemin des Outaouais, un autre citoyen a décidé de prendre les choses en main. Ne pouvant plus tolérer l’inaction, il a acheté de la peinture à ses frais pour marquer les nids-de-poule les plus dangereux.

« Ce n’est pas mon travail de faire ça, mais j’ai eu peur qu’un autre automobiliste ait un accident. »

Il poursuit :
« Ma femme et moi dormons la fenêtre entrouverte, et chaque nuit on entend des “BANG!”. Ce sont les véhicules qui frappent les trous. Et le matin, je ramasse les enjoliveurs dans le fossé. C’est devenu une routine. Les bris de véhicules, c’est chaque jour. »

Notre équipe a d’ailleurs constaté la présence de plusieurs morceaux de plastique et enjoliveurs éclatés le long de la route.

Qui est responsable? Les citoyens veulent des réponses

Les citoyens se demandent toujours qui est responsable de l’entretien de cette portion du chemin des Outaouais. Est-ce la Ville de Brownsburg-Chatham ou le ministère des Transports du Québec (MTQ)? Ce manque d’information contribue à l’inaction.

« Ce n’est pas à nous d’être les inspecteurs, les ingénieurs et les peintres. On veut juste rouler en sécurité », s’exclame M. Hudon, qui compte mobiliser ses voisins pour interpeller directement le conseil municipal.

Des millions pour l’image, rien pour les routes?

Ce qui choque encore davantage les résidents, c’est le contraste entre l’état de cette route et les investissements faits ailleurs dans la municipalité.
« On met des millions dans le tourisme, dans les parcs, dans les beaux coins du centre-ville… mais ici, à quelques mètres d’un camping municipal, c’est la catastrophe. »

Un citoyen ironise :

« On dirait qu’ils sont arrangés avec les garages du coin tellement ça brise des jantes ici. »

🔍 À suivre…

Le Journal de Lachute poursuivra le suivi de ce dossier. Des démarches seront entreprises auprès de la Ville de Brownsburg-Chatham et du MTQ pour obtenir des réponses concrètes, et leurs déclarations seront publiées dès réception.

⚠️ Cette chronique d’opinion citoyenne est fondée sur des témoignages recueillis directement sur le terrain. Elle reflète la perception et les inquiétudes de citoyens du secteur du chemin des Outaouais. Il ne s’agit pas d’une enquête journalistique formelle. Le Journal de Lachute offre ici un espace d’expression communautaire. Les autorités concernées sont invitées à réagir publiquement.

Vous aimerez aussi